Entre foot et rock, la dernière soirée des Déferlantes n’aura jamais véritablement choisi son camp quitte à frôler le couac. Une soirée marquée par le caprice des ex-Téléphone, désormais Insus, qui auront su se faire rapidement pardonner transportant plus la foule que Griezmann et sa bande.
Pour leur 10e édition, les organisateurs des Déferlantes d’Argelès-sur-Mer ont dû faire face à de l’inédit, ce dimanche soir, devant jongler entre la finale de l’Euro et une programmation à tenir. C’était le risque, connu d’avance, de caler ses dates sur celles d’un événement mondial (*) susceptible de mobiliser le peuple de France. Mais ce que les organisateurs n’avaient pas prévu, c’est que ça serait les têtes affiches de la 10e édition, Les Insus, qui allaient exiger de ne passer sur scène… qu’une fois la finale terminée afin de voir le match à la TV.
Inédit et franchement inélégant pour le public qui, entre une soirée bières-foot entre potes et les Insus, avait, lui, clairement choisi les ex de Téléphone… qu’on trouvait sur répondeur pendant une grosse demi-heure. Le temps pour le DJ catalan Raph Dumas de boucher le trou face à un parc de Valmy inutilement hostile.
Alors qu’à Saint-Denis, Portugais et Français jouaient les prolongations, Les Insus décidaient d’honorer enfin leur (juteux) contrat pour entrer sur scène avec 30 grosses minutes de retard. Le malheureux « On s’en foote du foot, nous on préfère le rugby » ne convainquait personne d’autre que son auteur, Louis Bertignac, qui calmait, guitare à la main, la fronde grandissante.
Pendant plus d’une heure et demi, Aubert, Bertignac et Kolinka renouaient finalement avec leur public surchauffé, le fil du Téléphone qui était resté aux abonnés absents depuis 30 ans. Et Les Insus jouaient sur du velours à mesure qu’ils déroulaient leurs tubes sortis du passé. C’est sur, « Ça (C’est vraiment toi) », que Valmy et Les Insus se quittaient. Pas fâchés pour un sou même si on avait frôlé l’incident diplomatique moins d’une paire d’heure avant. La magie d’un concert avait balayé tout début d’incompréhension.
Synapson tout en puissance
Dans la foulée et avant un after annoncé endiablé au coeur de la station d’Argelès-sur-Mer, Synapson a clôturé la 10 édition des Déferlantes à la force d’un son puissant qui a fait danser le parc de Valmy plus que de raison jusqu’à 2 heures du matin.
Avant ce final trépidant, la soirée avait été lancée comme une bombe par les Naive New Beaters, Parisiens à l’accent louche mais au son très affirmé. Dans leurs combistars (de saillantes combinaisons… de stars), ils ont offert de premières bouffées de chaleurs musicales à des Déferleurs joueurs.
Ces derniers étaient moins réceptifs à la réception de « Minuit », alias les « babys Rita Mitsouko », qui ont pris rendez-vous à défaut de séduire totalement.
La séduction c’était l’affaire de Selah Sue. Envoûtante, elle revenait, cette année, à Valmy en artiste confirmée et il ne lui a pas fallu longtemps pour s’affirmer grande parmi les grandes et les Déferlantes se souviendront avec délice de son second passage à Argelès.
Et cette soirée phare, la 10e édition des Déferlantes pourra aussi la mettre au profit de Vintage Trouble. Choix assumé et affirmé de David Garcia, co-organisateur en chef du festival argelésien, les showmen hollywoodiens devaient confirmer sur scène leur potentiel. Leur blues-rock-soul a enflammé un Valmy qui s’est laissé porté. Comme c’est souvent le cas depuis 10 ans aux Déferlantes et comme on aimerait que ça dure encore longtemps dans l’écrin unique du parc de Valmy.
(*) L’Euro de football est le troisième événement sportif le plus regardé dans le monde.